FAKE NEWS OU « TRUST IN NEWS » ?

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    « Fake News »… ce syntagme issu du vocabulaire des médias, est en passe de devenir un nom commun, jusqu’à être désigné comme « mot de l’année » par le thésaurus britannique Collins.

    Fake news, so what ?

    Il définit à l’origine, la diffusion, non pas d’informations fausses, au sens d’inexact, mais plutôt de publication de fausses informations (et oui, la langue française n’a pas la subtilité de la langue anglaise distinguant « false » et « fake »), au travers des media.

    Toutefois, son utilisation s’est élargie, jusqu’à recouvrir des notions très différentes :

    • Le pastiche humoristique, sans volonté de désinformation mais pouvant toutefois être pris au premier degré ;
    • Les copies de sites d’actualité, qui, tout en adoptant leurs codes, ne relèvent d’aucune déontologie journaliste. Leur modèle économique étant basé sur l’audience, et donc les clics, elles mettent en scène des sujets racoleurs (paranormal, théories du complot, vidéos chocs, insolite, etc.), voire se focalisent sur une personnalité publique ou politique ;
    • Les publications orientées, visant à influencer le débat public en s’attirant la confiance et le ralliement des internautes friants de contre-discours. Offrant un mélange subtil de théories souvent conspirationnistes et d’articles politiquement engagés, leur stratégie est moins de diffuser des fausses informations que de s’atteler à décrédibiliser les media traditionnels et adversaires politiques en distillant de la méfiance à leur égard.
    • Les articles de presse erronés ou imprécis

    Le qualificatif « fake news » se trouve ainsi appliqué aussi bien à de vrais articles erronés qu’à de faux articles devenus vrais, dans un flou sémantique généralisé.
    Même la Commission Européenne a annoncé cette semaine, créer un « groupe d’experts de haut niveau » qui devra proposer des pistes pour « lutter contre la diffusion de fausses nouvelles », et ce d’ici le printemps prochain.

    Fake news ou Trust in news ?

    La dernière vague de l’étude « Trust in News » de Kantar, mesure l’impact des Fake News à la fois sur la confiance accordée aux media que sur les modes de lecture de ceux-ci.

    Et là, surprise : autant la réputation des « media traditionnels » (comprendre la presse) reste intacte, autant celle des réseaux sociaux en est affectée.

    Ainsi en France, les ¾ de l’échantillon consulté déclarent faire « autant » ou « plus confiance » à la presse papier qu’avant l’explosion de ce phénomène de « Fake news », la presse magazine imprimée recueillant au global 70% de taux de confiance (64% pour la presse quotidienne).
    Les sites et applis de presse sont aussi positivement appréciés : 69% pour ceux des quotidiens, 66% pour ceux des magazines.

    A l’inverse, les réseaux sociaux n’arrivent qu’en queue de classement avec 37% de taux de confiance.

    Près d’un tiers des Français utilisent plus de sources pour s’informer sur l’actualité qu’il y a un an : 4 en moyenne et 4,5 pour les « moins de 35 ans ». Le croisement des sources est désormais une habitude pour les ¾ des personnes interrogées.

    Toutefois le doute est latent : 72% des Français reconnaissent avoir renoncé à partager un article par crainte de « Fake News ».

    Mais malgré tout…

    … si 43% des Français ont conscience de la délicate situation financière de la presse, plus de la moitié d’entre eux ne sont toutefois pas près à payer pour de l’actualité, celle-ci étant très largement disponible gratuitement.

    Toutefois il convient de miser sur les « moins de 35 ans » : ils sont 42% à avoir payé de l’information en ligne au cours des 12 derniers mois (Vs 18% des « 55 ans et plus ») et 17% se déclarent prêts à payer de l’information numérique… si son prix baisse.

    Marque media

    Les media d’information « traditionnels » bénéficiant d’une réelle « marque media », puissante et légitime, pourraient finalement être les grands gagnants : les consommateurs d’information leur renouvellent leur confiance, jusqu’à déclarer accorder également plus d’attention aux publicités publiées dans leurs supports qu’ailleurs…

    L’influence d’une marque media se mesure et se travaille… on en parle quand vous voulez !

     

     

    *4 échantillons de 2.000 individus, Etats-Unis, Brésil, France et Royaume-Uni bénéficiant d’un accès à internet, accédant à une session d’information au moins 1 fois par semaine, quel que soit le média

    source :
    Kantar Media « Trust in News » http://www.youscribe.com/BookReader/Index/2894388/?documentId=3170995

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