Et si l’engouement pour les chiffres ne menait à rien ?

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    2008

    « Un sondage n’est pas un substitut à la réflexion »
    (Warren Buffett)

    Nous sommes actuellement dans un monde où tout se mesure : les audiences, les likes, les partages, les tweets et retweets, les clients très contents ou pas contents du tout, voire même l’efficacité d’une crème de soins qui, selon 88,9% des femmes (basée sur un échantillon ridiculement étriqué), vous ôterait 10 ans en 3 jours…

    Et après ? Qu’en déduire ? Les données recueillies sont-elles pour autant la finalité ?

    Bien sûr, elles peuvent, sous réserve de contraintes liées aux échantillons, modes d’administration des interrogations, contexte etc. sur lesquelles je ne m’étendrais pas,  nous rassurer sur le « combien ? ».

    Encore faut-il avoir pondéré, croisé, comparé, mesuré l’influence et l’interdépendance de différents facteurs, corrigé les biais et en aucun cas se contenter de données brutes.

    Elles n’ont en revanche, que rarement des éclairages sur le « pourquoi ? » …

    Le marketing s’est en effet longtemps basé sur l’hypothèse suivante : le consommateur est supposé être rationnel tant dans ses décisions d’achat que dans sa perception des messages. Dans ce contexte, les émotions étaient alors envisagées comme des éléments perturbateurs dans la prise de décision.

    En mesurant, on pensait contrôler… Cependant, les travaux en neurologie et en psychologie des dernières décennies,  en posant les bases scientifiques du lien entre les deux notions, ont marqué un tournant décisif dans la représentation du fonctionnement des émotions et de la raison. Certes, toutes deux poursuivent le même but : guider nos actions vers ce qu’il y a de meilleur pour nous.

    Or nous n’avons pas d’instrument pour mesurer directement une émotion comme on mesurerait la température avec un thermomètre. Nous devons donc utiliser des mesures indirectes.

    Les mesures vraiment essentielles sont comportementales. Elles consistent en une observation attentive et en une quantification des réponses comportementales.

    Dans toutes les relations humaines, pour obtenir l’engagement de votre interlocuteur, il y a deux facteurs que vous devez prendre en considération : l’écoute et la réactivité. Ces éléments permettent de créer une conversation, de donner des réponses, le tout en utilisant une tonalité et des codes adaptés. En bref, vous alignez votre comportement à celui de l’autre, et vice-versa.

    Et pour cela, il est définitivement nécessaire d’écouter (attentes, ressentis…) pour comprendre (profils, comportement…), de converser (retour d’expériences, image…), afin de trouver des solutions pour pallier des manques non exprimés.

    Créer l’émotion qui optimise la reconnaissance et la fidélité…

    Et cela se matérialise rarement par un histogramme coloré…


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